Le rentier et le banquier
Boursicotant toute l’année
Le rentier se trouva bien déconvenu
Lors du krach* survenu.
Moins d’intérêts perçus, baisse des rendements,
Les palaces, le champagne à flot, terminé !
Fini de jouir du bénéfice de ses placements,
Oublié le caviar à la louche.
De miséreux, son avenir débouche.
Il quêta secours chez le banquier,
Son attentionné conseilleur,
L’exhortant à le sortir de ce guêpier
En souvenir des jours meilleurs.
Que faisiez-vous de vos journées ?
Répliqua l’aimable arnaqueur.
Je jouais sans retenue tel que vous me le conseilliez.
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs !
Répondit-il à ce parvenu.
Vous n’existiez qu’en profiteur,
Récoltant les fruits du labeur des travailleurs,
Gagnant de l’argent en dormant.
Et bien, bossez maintenant !
Anita Baños Dudouit
*Effondrement boursier.
Fable
Une ânesse,
Pleine de sagesse,
Croise un bourricot
Chargé de haricots
Trébuchant à chaque pas,
Si proche du trépas.
"Pourquoi es-tu si maigrichon ?"
Lui demande-t-elle.
"Je n'ai pour pitance que des cornichons.
Je souhaiterai tant être libre comme l'hirondelle
Sillonnant sans fin les cieux".
Passe un nain malicieux
Qui d'un coup de baguette,
Le change en alouette.
Volant sans compter les heures
Il rencontre la balle d'un chasseur
Qui le cuisine en pâté
Et le déguste avec du saké
Et des cornichons.
Moralité : contentez-vous de votre sort !
Anita
Inspiré par Victor Hugo
Oh ! combien de lucioles, combien d'asticots
Qui sont partis confiants à l'assaut d'un abricot
Pour apaiser leur faim, nus comme des vers,
Quand rampant de travers,
Certains se sont égarés au verger, par les allées,
Pour atterrir côté poulailler.
Combien ont servis d'apéro, améliorant la pitance
de volatiles dénutris, en carence.
Anita